Du 30 novembre 2022 au 3 avril 2023, le Musée d’art et d’archéologie de Périgueux propose aux visiteurs Histoires naturelles, une nouvelle exposition temporaire. Elle nvite à prendre conscience de la grande diversité et de l’intérêt majeur des collections du MAAP mais aussi à considérer les collections d’histoire naturelle comme un patrimoine à protéger, à conserver et à partager qui fait écho aux préoccupations actuelles de préservation de la biodiversité et de protection de l’environnement.
À découvrir en salle octogonale, Histoires naturelles se décline en deux volets :
- le premier, imaginé par l’équipe du MAAP en partenariat avec la Société botanique du Périgord, fait la part belle à la collection Maranne, du nom de son créateur : Isidore Maranne, pharmacien et propriétaire d’un laboratoire d’analyses à Périgueux entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle, rassembla une riche collection de 188 oiseaux et mammifères naturalisés, 34 boîtes d’insectes, 13 boîtes de coquillages, 24 boîtes d’échantillons minéralogiques, 29 boîtes d’échantillons végétaux et un herbier d’environ 5 000 planches. Avant de déambuler au milieu des échassiers, rapaces, oiseaux et mammifères d’ici et d’ailleurs, le visiteur peut découvrir qui était Isidore Maranne, en quoi consiste la naturalisation ou l’entomologie notamment. Aussi l’exposition révèle au public pour la première fois l’herbier Maranne.
- le second volet, qui vient enrichir le premier, présente Herbiers, trésors vivants, une exposition conçue par les Archives départementales des Landes, en partenariat avec plusieurs institutions détentrices d’herbiers créés fin XVIIIe et XIXe siècle, à une époque qui a soif de connaissance et ambitionne de décrire le monde (Jardin botanique de Bordeaux, Musée de Borda de Dax et Musée Despiau-Wlérick de Mont-de-Marsan). Composée de panneaux pédagogiques, Herbiers, trésors vivants met en lumière les herbiers qui en plus d’être esthétiquement beaux et scientifiquement remarquables, sont les témoins de l’histoire du patrimoine végétal, de nos paysages et notre biodiversité.
Isidore Maranne
Né à Chanterelle dans le Cantal en 1880, fils d’instituteurs, diplômé de l’École supérieure de Pharmacie à Paris, Isidore Maranne officia d’abord à Allanche dans sa région natale de 1908 à 1912. C’est aussi dans le Cantal que naîtra sa passion pour la botanique. Il adhère à la Société botanique de France en 1905 puis à la société entomologique de France. Il publie en 1916 Flore des hauts plateaux basaltiques du Massif central dont un exemplaire est visible dans l’exposition.
Installé depuis 1917 à Périgueux, au 14 cours Fénelon, Maranne avait annexé à son officine, un important cabinet d’histoire naturelle qui, en 1935, comprenait plus de 7 000 échantillons, collectés de la fin du XIXe au début du XXe siècle. Ce pharmacien éclairé, compétent et rigoureux, s’inscrit dans la grande lignée des naturalistes de son époque. Dans le Cantal, il a pour illustre prédécesseur Jean-Baptiste Rames à qui l’on doit la Géogénie du Cantal, et Henri Lecoq dont le legs de ses collections à la Ville de Clermont-Ferrand fut à l’origine de la création du musée éponyme.
En 1944, à la mort de Maranne, la Ville de Périgueux fait le choix d’acquérir cette exceptionnelle collection pour le musée. Elle représente une unité de référence en raison des dates de collectes et de la diversité des éléments collectés.
Le récolement des collections d’histoire naturelle
L’exposition Histoires naturelles s’inscrit dans le cadre du chantier de récolement des collections du MAAP. Elle met en lumière le travail des équipes muséales autour des missions d’inventaire, d’étude, de recherche, de restauration et de conservation réalisées avec le double objectif d’enrichir la connaissance des collections et de transmettre un patrimoine unique.
Conformément au Code du patrimoine, les "Musées de France" doivent récoler leurs collections tous les 10 ans. Le récolement est une opération qui consiste à vérifier, sur pièce et sur place, à partir d’un bien ou de son numéro d’inventaire : la présence du bien dans les collections, sa localisation, son état, son marquage, la conformité de l’inscription à l’inventaire avec le bien ainsi que, le cas échéant, avec les différentes sources documentaires, archives, dossiers d’œuvres, catalogues. Il s’agit concrètement de localiser les objets inscrits sur le registre d’inventaire du musée, d’en vérifier la description (dimension, technique, date…), le marquage, la documentation et l’état de conservation. Le récolement assure, en quelque sorte, la traçabilité des collections patrimoniales .
C’est donc dans ce cadre que les collections d’histoire naturelle du MAAP, dont la collection Maranne, font l’objet d’un chantier de récolement (2020 et 2021, pour les animaux naturalisés et l'entomologie ; 2022 et 2023 pour la botanique).
Le récolement de la collection Maranne
Exposée en partie au public jusqu’en 2013, la collection Maranne (collections de zoologie, entomologie et botanique) a été expertisée en 2016 par l’adjoint au conservateur du Muséum de Bordeaux, Laurent Lachaud, et le régisseur des œuvres, Mathieu Landreau. Le résultat de leur expertise a mis en lumière l’intérêt scientifique de cet ensemble, et ce malgré son état avancé de dégradation.
Fort de ce constat, la Ville a sollicité et obtenu deux subventions auprès du Ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche afin de d’effectuer un chantier de récolement, d’informatisation, de numérisation et de conservation de ses collections d'histoire naturelle :
- 19 000 euros pour la zoologie et l'entomologie en 2019. Ce travail minutieux programmé sur six mois entre 2020 et 2021 s’est décliné en plusieurs étapes : l’inventaire, le traitement contre les acariens notamment, le dépoussiérage, le récolement, les préconisations sur le suivi sanitaire, les prises de vue, le reconditionnement et le rangement au sein des réserves.
- 19 500 euros en 2021 pour le chantier de botanique qui s'étale sur 2022-2023. Le dossier de demande de subvention pour la botanique s'est appuyé sur l'inventaire réalisé en 2007 par Sophie Miquel, professeur de botanique et membre de la société botanique du Périgord.
Autour de l’exposition
- Vernissage - Mercredi 30 novembre 2022 | 18 h - Au Musée d’art et d’archéologie du Périgord - Entrée libre et gratuite
- Borne interactive. Une borne interactive pour petits et grands conçue au cœur de l’exposition permet d’apprendre pour devenir un grand botaniste de manière ludique.
- Jeu de piste & carnet découverte. Le jeu de piste « Cherchez la p’tite bête », conçu pour les enfants, les invitent à trouver « les p’tites bêtes » qui se cachent dans les salles du musée et qui les conduiront jusqu’à l’exposition. Un carnet de découverte est aussi disponible pour découvrir l’exposition de façon ludique.
- Conférences. Trois conférences gratuites sont proposées au public adulte dans le cadre des Jeudis du musée :
> Jeudi 8 décembre 2022 | 12 h 30 / 13 h
Découverte de l’exposition
Par Myriam Grenier, directrice adjointe du MAAP et commissaire de l’exposition
> Jeudi 19 janvier 2023 | 12 h 30 / 13 h
De la vie des plantes et de l’utilité des herbiers
Par Sophie Miquel, Société botanique du Périgord
> Jeudi 2 mars 2023 | 12 h 30 / 13 h
Les plantes qui soignent
Par Marie-Anne Barny, herboriste, membre de la Société Botanique du Périgord
- Les vacances au musée. Des ateliers sont proposés par les médiatrices du musée pendant les vacances, à partir de 6 ans et en famille. Réservation recommandée. Prix d’entrée au musée + 2,50 € :
- Lundis 6 & 13 février 2023 | 14 h / 15 h 30
Ani’modelés
Réalisation d’un animal en argile à partir de la collection d’histoire naturelle du musée.
- Jeudis 9 & 16 février 2023 | 14 h / 15 h 30
Les z’animos rigolos
Réalisation d’un animal en assemblage de bois, à partir de la collection d’histoire naturelle du musée.