
Depuis quelques années, la Ville de Périgueux s’est engagée dans une modernisation progressive de son réseau d'éclairage public, avec un double objectif, celui de renforcer la sobriété énergétique et d'accompagner la transition vers une ville plus intelligente. Une nouvelle étape a été lancée en juin. [ article à paraitre dans le magazine n°64 de "à Périgueux", disponible début septembre ]
Les feux tricolores, les illuminations de Noël, la théâtralisation, les bornes escamotables ou encore l’éclairage public comptent parmi les missions d’une municipalité. Cette compétence de l’éclairage public se situe au croisement des enjeux de sécurité, de cadre de vie et de transition énergétique.
Une première phase de modernisation lancée en 2022
La première phase a débuté en juillet 2022 avec l’extinction en milieu de nuit (de minuit à 5 h 30) d’une partie des éclairages des axes routiers dits secondaires de la ville, à savoir moins fréquentés. Pour cela, des horloges astronomiques avaient été installées sur 65 armoires de commande situées sur des axes secondaires : le retour sur investissement de l’achat de ces horloges avait pu se faire sur les 4 mois qui avaient suivis.
Cette mesure, décidée en concertation avec la Police nationale, avait pour but de réduire la consommation électrique et la pollution lumineuse, sans compromettre la sécurité. Cependant, certaines armoires pilotant une partie des axes secondaires commandent aussi des axes prioritaires, leur coupure était donc impossible. Aussi, pour étendre le dispositif d’extinction nocturne sur ces axes secondaires, une seconde phase d’installation a été lancée cet été. Elle permet de distinguer individuellement les candélabres et de les commander à distance.
2025 : un système intelligent de pilotage à distance
C’est un système de télégestion, développé avec le prestataire Citylone qui a été choisi. Ce dispositif permet de piloter à distance l’éclairage de chaque point lumineux via un protocole de communication basse fréquence appelé LoRaWAN. Trois antennes relais suffisent à couvrir l’ensemble de la commune ; elles sont implantées à la Filature de l'Isle, au centre hospitalier et au site-musée Vesunna.
Ce système permet d’agir avec précision sur des points lumineux identifiés. Des modules intelligents sont installés dans chaque luminaire concerné et dans les armoires de commande, permettant une extinction ciblée, une gradation de l’intensité lumineuse dès lors que les candélabres disposent de lanternes leds (comme cela est le cas dans le quartier Ardant du Piq par exemple), et une meilleure réactivité en cas de panne.
L’investissement engagé s’élève à 50 000 €. En collaboration avec le commissaire de police, le dispositif a été testé durant l’été dans le secteur des Mondoux, rue Aubarède, et dans le quartier Clos-Chassaing ; permettant de laisser allumé l’éclairage aux abords des établissements de nuit de ces quartiers. Désormais, la Ville peut programmer différents scénarios selon les secteurs : coupure complète entre minuit et 5 h 30, baisse de l’intensité à 30 ou 50 %, allumage ponctuel autour des établissements de nuit, etc.
Ce pilotage fin permet de concilier sécurité publique, confort des habitants et sobriété énergétique. Au-delà des économies d’énergie et de la télégestion, cette seconde phase permet d’étendre le confort et les bénéfices de la nuit noire à d’avantages de rues et de quartiers tant pour la protection de la faune nocturne, la préservation du ciel étoilé que les bienfaits déjà connus sur la santé humaine.