Consciente de l’enjeu que représente l'éclairage public et déterminée à lutter contre le réchauffement climatique et les émissions de gaz à effet de serre, la Ville de Périgueux s’engage dans un « plan lumières ». Présenté aux différents Conseils d'arrondissement au printemps, il sera totalement effectif à la fin du mois de juillet. Certains secteurs de la ville sont d'ores et déjà concernés (Casel Peyssard, HLM du Gour-de-l'Arche, Grand Puy Bernard etc.).
6 500 points lumineux à travers la ville
La ville compte 6 500 points lumineux alimentés par 143 postes électriques. Avec l’extinction de 62 d’entre-deux, de minuit à 5 h 30 et en concertation avec le commissariat de police, Périgueux étend son dispositif de préservation de la nuit à plus grande échelle : l'expérimentation, depuis plus d’une année, de l’extinction de l’éclairage public en milieu de nuit au niveau du quartier du Moulin du Rousseau et de la rue Pierre de Coubertin a donné d'excellents résultats)
Néanmoins, pour des raisons de sécurité publique, les grands axes routiers traversant la ville et le centre-historique, commerçant et particulièrement fréquenté par les piétons, resteront allumés.
Un programme d’économie d’énergie
Les communes qui éteignent l’éclairage public en milieu de nuit se multiplient en France pour diminuer leur facture énergétique, à l’instar des 43 communes du Grand Périgueux.
À Périgueux, la consommation énergétique de l’éclairage public représente 4 millions de KW par an contre une moyenne oscillant entre 300 et 400 KW pour un foyer ; et la facture pour l’année 2021 s’élève à 535 000 €. Ainsi en tenant compte de la hausse des tarifs annuels, la diminution du temps d’éclairage nocturne permettra dès l’année prochaine une économie de plus de 30 % de la facture énergétique. Une opération de remplacement des lanternes restant allumées par des équipements Leds moins énergivores et programmables à distance, viendra compléter cette action en permettant de gagner en flexibilité et de baisser l’intensité des luminaires du centre-ville. Ces derniers brilleront en début de nuit et baisseront de 60% leur intensité au cours de la nuit diminuant ainsi la facture et l’impact lumineux tout en restant allumés.
Ce plan de télégestion amorcée en 2022 qui se poursuivra jusqu’en 2026 représente un investissement de 100 000 € seulement.
Par ailleurs et dans un second temps, l’arrêt de l’éclairage par la ville des résidences privées et de Périgord habitat permettra une économie supplémentaire de 35 000 € par an.
Préserver le ciel étoilé
Mais le sens de cette démarche ne s’arrête pas à son caractère financier. La nuit s’estompe en ville et à la campagne et le sur-éclairage ne permet plus d’observer le ciel étoilé et la voie lactée. Les astronomes qui ne peuvent plus mener leurs recherches sont les premiers à dénoncer la pollution lumineuse.
Notons que la constellation de la grande Ours compte plus de 400 étoiles visibles à l’œil nu, aujourd’hui moins d’une centaine restent visibles dans les zones les moins polluées de France et moins d’une dizaine d’étoiles restent visibles en zone urbaine.
Préserver la santé des habitants et la biodiversité
Le sur-éclairage des villes la nuit entraine également des conséquences néfastes sur la santé des habitants. Les troubles du sommeil occasionnés par la présence constante d’éclairage entraînent une baisse de production de la mélatonine qui règle le rythme biologique de l’organisme.
Impactée par les halos lumineux produit par l’éclairage public, la faune nocturne perd aussi ses repères et son rythme biologique articulé autour du jour et de la nuit. La pollution lumineuse forme des barrières infranchissables pour certains animaux, fragmente les habitats naturels et créé des pièges pour de nombreux insectes. Elle perturbe les migrations et modifie le rapport proie-prédateur. Retardant la chute des feuilles, perturbant la germination et empêchant la pollinisation nocturne des espèces par les papillons de nuit, elle est aussi néfaste à la flore.
Pour une ville apaisée
La sécurité des Périgourdines et des Périgourdins reste au cœur des préoccupations de ce plan lumière et c’est avec la concertation des forces de police que la Ville en a dessiné les plans, qui restent modifiables et adaptables. Moins de bruit, de cambriolages et d’incivilités sont observés dans les quartiers résidentiels éteints en milieu de nuit. Là où la lumière s’éteint la circulation automobile ralentit.